Les enjeux locaux

La publication d’un bilan énergétique et climatique de la région Pays de la Loire commanditée par le conseil régional, la préfecture et l’ADEME (Explicit, 2009) a permis de situer la région dans le contexte énergético-climatique global :

La consommation totale d’énergie finale sur le territoire de la région Pays de la Loire en 2006 a été estimée à 7,8 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) soit 4,7 % du bilan national, alors que la région concentre 5,5 % de la population française. Les consommations d’énergie de la région ont augmenté de 32 % depuis 1990, soit trois fois plus vite que la population. Le bâtiment (habitat et tertiaire) représente près de la moitié des consommations d’énergie du territoire (47 %).

Le secteur des transports consomme un tiers de l’énergie totale, l’industrie 17 % et l’agriculture 2,6 %. Les hydrocarbures fournissent 67 % de l’énergie de la région (produits pétroliers : 47 %, gaz : 20%), l’électricité 23 % et le bois 8 %. Seule 1,6 % de l’énergie primaire consommée est produite dans les Pays de la Loire, dont 0.9 % de façon renouvelable (majoritairement sous forme de bois). Les Pays de la Loire sont donc très largement dépendants des pays producteurs d’hydrocarbures (à 67%) et d’uranium (à 18%) pour leur approvisionnement énergétique.

La région des Pays de la Loire a émis 34 millions de tonnes d’équivalent CO2 en 2006, en augmentation de 11 % par rapport au niveau de 1990. Rapportées à la population, ces émissions correspondaient à 10 tonnes d’équivalent CO2 (eqCO2) par habitant et par an. Un habitant des Pays de la Loire émet donc 6 fois le « quota carbone individuel durable », c’est à dire la quantité de GES que pourrait émettre chaque habitant de la Terre sans provoquer de catastrophe climatique (1,7 tonne d’équivalent CO2/terrien/an1).

Les Pays de la Loire étant la 2ème région agricole française, le premier poste régional d’émissions de GES était en 2006 l’agriculture avec 43 % du total (Figure 2). L’agriculture émet essentiellement des GES non-énergétiques, issus de l’élevage (23%), sous forme de méthane (CH4) et des cultures (18%), sous forme de protoxyde d’azote (N20). Les décharges émettent 5 % des GES régionaux. Le dioxyde de carbone (CO2) est le principal déchet de notre système énergétique, notamment du fait des émissions des secteurs des transports et de l’habitat. En 2006, en Pays de la Loire, les transports étaient responsables de 23 % des émissions totales de GES, l’habitat de 13 %, l’industrie de 7 % et le tertiaire de 6% (Figure 2).