« AU FIL DE LA TRANSITION » – été 2025 – le résumé!

Revue de presse – Virage Energie Climat Pays de Loire – En bref !

GOUVERNANCE              

  • Certes, la tâche n’est pas facile en ce moment pour l’Union européenne, forcée de louvoyer entre l’Ubu de Mar-a-Lago et l’Ogre de l’Oural, mais enfin… avec le récent « accord » commercial UE/États-Unis l’Europe sacrifie une bonne partie de son Green Deal, entre autre en versant une forte rançon (750 milliards !) pour acheter de l’énergie fossile américaine. Plutôt que de « deal », ne pourrait-on plutôt employer le terme « racket » ?
  • Bon, ça n’empêche pas la Commission européenne de consulter pour affiner sa diplomatie climatique (dans l’attente de jours meilleurs ?) et d’envisager la mise en oeuvre d’un nouveau marché du carbone ETS2, à manier avec précaution car susceptible de faire grimper les factures d’énergie (à moins d’être compensé par le fonds social pour le climat (FSC))
  • Compte-tenu de la situation politique en France, la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE)  promise pour septembre, n’est sans doute pas près de sortir des limbes… Cela dit, on n’est pas forcément pressés de revoir la loi « Gremillet » (qui est à l’énergie ce que la loi Duplomb était à l’agriculture…) : si la relance massive du nucléaire prônée par ce sénateur devient effective, il sera difficile de limiter notre dépendance envers le russe Rosatom pour la fourniture d’uranium enrichi.

CLIMAT

  • Jean Baptiste Fressoz sévit à nouveau en accusant le GIEC de privilégier des solutions trop technologiques contre le réchauffement climatique, en particulier les techniques de capture et stockage du carbone. On peut en effet se montrer critique envers ces dernières, qui risquent d’être un moyen pour les industries fossiles de se « verdir » sans remettre en question leur modèle. Mais, comme souvent, Fressoz a tendance à vouloir marquer des buts contre le camp auquel il revendique d’appartenir : à force de dénigrer les solutions proposées pour la transition énergétique, et bien … les fossiles demeurent, et les émissions de CO2 augmentent !
  • la Cour internationale de justice rend un avis consultatif sans précédent: elle a reconnu l’obligation des États de prévenir les dommages significatifs à l’environnement. Pour l’instant, ceci ne doit pas beaucoup émouvoir les autocrates climatosceptiques qui gouvernent une bonne partie de la planète… Mais qui vivra, verra !
  • L’adaptation au changement climatique constitue-t-elle toujours un angle mort des politiques publiques nationales malgré la publication récente du PNACC 3 ? Deux rapports parlementaires publiés en juin et en juillet semblent le suggérer.

ENERGIES RENOUVELABLES

  • 2 articles intéressants et « punchy » parus dans l’Obs : En réponse à une tribune publiée dans « le Figaro », des chercheurs et experts en politiques énergétiques le réaffirment : taper sur le solaire et l’éolien pour prôner la relance du nucléaire ne peut que prolonger notre dépendance aux énergies fossiles. L’offensive menée par « l’extrème droite extrème » contre les ENRs passe en particulier sous silence le risque financier énorme représenté par la relance massive du nucléaire.
  • Le journaliste américain Bill McKibben fut l’un des premiers à alerter sur le réchauffement climatique, et, pendant longtemps, il n’a eu que des mauvaises nouvelles à rapporter. Mais le voici devenu optimiste. En effet, «grâce au solaire, nous pouvons enfin entrevoir la décarbonation rapide de notre monde fossile »
  • La facture des énergies vertes va s’alourdir pour l’État, cette année et l’an prochain. Mais à terme, elle est appelée à baisser, indique la Commission de régulation de l’énergie. Cette constatation devrait calmer les anti-ENR, qui dans cette histoire du coût des énergies pour les finances publiques, voient la paille des EnR et refusent de voir la poutre du nucléaire… Ceci d’autant plus qu’en définitive, l’éolien et le solaire font mécaniquement baisser les prix de l’électricité
  • En attendant, la fin du tarif d’achat en guichet ouvert pour les projets solaires sur bâtiments entre 100 et 500 kWc, va sans doute provoquer un ralentissement des projets, mais la riposte s’organise car les acteurs du photovoltaïque se tournent de plus en plus vers l’autoconsommation individuelle et collective
  • Ces péripéties franco-françaises n’ont pas empêché le solaire de devenir la principale source d’électricité dans l’UE pour la première fois en juin dernier.

FLEXIBILITES, STOCKAGE

  • Après de fortes tensions pendant la crise énergétique, le système électrique français est depuis plusieurs mois surcapacitaire, d’où une hausse des heures à prix négatifs, souvent invoquée par les ENRophobes, mais que RTE invite à ne pas dramatiser. De fait, la montée en puissance des flexibilités s’organise pour accentuer la pilotabilité de la production et de la consommation. Ceci avant même la mise en œuvre d’un futur marché de capacité.
  • À noter dans ce cadre, la réalisation à Nantes d’un immense parc pour stocker l’électricité dans des batteries

NUCLEAIRE

  • La construction des réacteurs nucléaires d’Hinkley Point a passé un nouveau cap crucial la semaine dernière. Mais les retards s’accumulent sur ce projet d’EDF dont le coût a doublé, à plus de 50 milliards d’euros. Facteur aggravant, tous les coûts, soit 5 milliards par an, sont désormais à la charge d’EDF… et il est à peu près certain que les délais ne seront pas tenus…
  • Quant à notre « cher » EPR de Flamanville, la date d’atteinte de la pleine puissance a été une nouvelle fois repoussée (problème de soupapes…)
  • L’impact sur la ressource en eau a été la question centrale posée lors de la consultation sur les futurs EPR du Bugey, qui s’alimenteront dans le Rhône (les autres projets d’EPR étant en bord de mer)

USAGES : sobriété, bâtiments, transports …

  • Incontournables pour la transition énergétique de la France, les métaux critiques et stratégiques placent aussi le pays dans une situation de dépendance. Afin de la limiter, l’Ademe appelle à ne pas négliger la piste de la sobriété.
  • Le CEP (coefficient d’énergie primaire) va être modifié, et du coup, 850000 passoires énergétiques ne le seront plus (des passoires), avec un DPE (diagnostic de performance énergétiue) échappant aux infâmantes classes F et G. Un article explique les tenants et aboutissants de ce petit miracle (disons plutôt tour de passe-passe)
  • MaPrimeRénov’ devrait (brièvement) ressuciter fin septembre sous conditions : le « stop and go » semble la destinée de ce dispositif…
  • L’usage de la voiture génère des coûts bien connus et d’autres moins perceptibles, comme la dégradation des écosystèmes ou la pollution. Le Forum Vies Mobiles a fait le point sur les frais engagés par les usagers comme par l’ensemble de la société. Résultat : un coût pharaonique pour tous
  • Pour décarboner les transports, l’initiative Mon Plan Auto, issue des travaux du Conseil d’analyse économique, propose un « contrat citoyen » autour d’un triptyque : je garde, je réduis, je m’engage (Je garde mon véhicule thermique ancien si je roule peu, je réduis mes usages dès aujourd’hui, je m’engage à acheter un véhicule propre à l’avenir)
  • De nouvelles études confirment que les voitures électriques polluent beaucoup moins que les véhicules thermiques, y compris en considérant l’empreinte carbone des véhicules sur l’ensemble du cycle de vie, contrairement aux allégations des constructeurs

AGROECOLOGIE

  • Une étude prospective, commandée par le ministère de l’Agriculture, dresse quatre scénarios d’avenir pour l’agriculture biologique. Les politiques mises en place sur les prix, l’image ou le soutien aux filières pourraient déterminer son repli ou son succès.

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