Notre 1ère revue de presse de l’année sera copieuse, entre autres parce qu’elle couvre les nouvelles de novembre et décembre derniers.
« GOUVERNANCE »
Trump réélu, une COP29 décevante, la domination chinoise sur les marchés de la transition énergétique, les plans nationaux énergie-climat un peu mous signalée par des ONG à la Commission européenne… Le contexte international est plutôt morose en cette fin d’année 2024
La consultation publique sur les 3 volets de la stratégie française (PPE – Programmation Pluriannuelle de l’Energie, SNBC – Stratégie Nationale Bas Carbone, PNACC – Plan National d’Adaptation au Changement Climatique) n’a pas eu un écho médiatique en rapport avec son importance pour notre avenir. Il est vrai que les imbrogios politiques actuels ont largement occupés le devant de la scène.
Il n’en demeure pas moins que cette consultation a permis de collecter plusieurs centaines de cahiers d’acteurs (visibles sur le site de la concertation : https://concertation-strategie-energie-climat.gouv.fr/) On y trouvera les analyses de Negawatt, FNE, Réseau Action Climat, etc… Dans les conclusions de ces acteurs, revient très souvent l’inadéquation entre l’ambition des objectifs affichés et les moyens alloués pour les réaliser. Les controverses autour du budget 2025 ne sont pas là pour rassurer à ce propos. Et même au niveau régional, l’environnement va subir des coupes drastiques, à l’instar de la culture.
D’une façon générale, il y a actuellement un désintérêt des « décideurs » pour les questions écologiques. Les préoccupations de court terme écrasent celles du long terme. Sauf que le changement climatique, ce n’est plus vraiment une question qui se pose à long terme !
CLIMAT
Cela d’autant plus que les menaces sanitaires du changement climatique atteignent des niveaux record, que les records s’accumulent mais l’action politique patine, que la COP29 a débouché sur un accord qui scelle la division entre le Nord et le Sud…
ENERGIES RENOUVELABLES
Beaucoup d’articles dans ce domaine!:
Un colloque Énergies renouvelables et biodiversité a montré que la séquence ERC demeure un dilemme pour les projets d’ENR (mais à notre avis pas plus, et plutôt moins que pour d’autres projets industriels)
De même, les épisodes de prix négatifs de l’électricité que l’on impute à la production des ENRs ne doivent-ils pas être plutôt imputés à l’organisation du marché de l’électricité européen ?
Dans son rapport sur les perspectives technologiques, l’AIE souligne la grande accélération de l’éolien et sourtout du photovoltaïque au niveau mondi al. La concurrence chinoise est rude, l’industrie européenne tente de résister, non sans mal (cf les problèmes de General Electric à Montoir)
L’agrivoltaïsme (et la multiplication des projets de ce type) demeure une source d’interrogations , en particulier pour les surfaces utilisées et pour le « partage de la valeur »
De grands projets sont évoqués pour l’estuaire de la Loire : décarbonation et production de kérosène de synthèse (projet « Take Kair »), plateforme d’assemblage des éoliennes flottantes à Saint-Nazaire (projet Eole)…
La pression sur la biomasse, entre autres pour les usages énergétiques, est un point d’attention pour la PPE de fortes intérrogations se font jour sur le déficit estimé entre ressources et besoins. Entre les calculs de potentiel de Solagro et celles d’un rapport interministériel assez critique sur les projections de la PPE, il y a un écart conséquent. Affaire à suivre
SECTEURS D’ACTIVITE
Des publications sur les aides à l’achat qui se dégonflent pour les véhicules électriques , le blues des producteurs d’électricité, face à une demande en berne, les besoins en énergie de l’intelligence, le parcours du combattant pour les aides aux pompes à chaleur et à la rénovation énergétique…
Le Shift Project a rendu public son rapport sur la décarbonation de l’agriculture française à l’horizon 2050. Nous ne l’avons pas encore lu. Une question à éclaircir : quelles différences avec le scénario Afterres 2050 de Solagro ? Le Shift aurait-il « pompé » les études de Solagro ? 😊
Et enfin, un article – qui pourrait sembler anecdotique – sur des chercheurs d’HEC ayant découvert le meilleur moyen de décarboner les cantines, mais qui apporte un éclairage intéressant sur l’usage correct du « signal-prix » et autres incitations à un comportement de consommateur « vertueux » !
NUCLEAIRE
l’EPR de Flamanville a été raccordé au réseau, mais est-ce une raison de pavoiser pour EDF ? (12 ans de retard, 19 milliards d’euros dépensés…). L’orientation vers une relance du nucléaire décrétée par le gouvernement est loin d’apparaître comme un pari gagnant : ainsi EDF temporise sur ses nouveaux réacteurs, en attendant les propositions de l’Etat pour la sauver du désastre financier qui se profile au vu des révisions périodiques des coûts des nouveaux EPR2, et du flou entourant les perspectives de SMR.